Mythes et réalités sur la maladie mentale

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La maladie mentale frappe tout le monde d’une certaine façon. Lisez cet article pour déboulonner les mythes et en apprendre sur la réalité des maladies mentales.

Dix mythes communs

Commençons par examiner quelques-uns des mythes les plus communs.

1er mythe:

La maladie mentale veut dire que ce gars est fou et qu’il n’est pas vraiment malade. Un peu de maîtrise de lui-même et de discipline est tout ce dont il a besoin pour mettre de l’ordre dans sa vie. Nous passons tous des moments difficiles, mais on arrive à s’en sortir. Pourquoi serait-ce différent pour lui?

Réalité: De récentes études ont révélé qu’une combinaison complexe de facteurs génétiques, biologiques, physiques et sociaux constituerait les principaux éléments contribuant à la maladie mentale. Il n’y a pas de réponse simple, mais on peut dire que les façons dont le cerveau et le corps interagissent entre eux auront une incidence sur les symptômes. De plus, le mode de vie, le milieu familial, la situation économique, l’abus d’alcool ou d’autres drogues, les niveaux de stress et l’expérience d’événements traumatisants peuvent influencer l’apparition des symptômes ou entraîner une rechute.

Lorsqu’une personne se fracture une jambe, nous savons qu’elle est blessée parce qu’elle a la jambe dans le plâtre et qu’elle se déplace avec des béquilles. Nous ne nous attendons pas à ce qu’elle courre le marathon en « exerçant un peu de contrôle sur elle-même »; nous ne la blâmerions pas si elle était incapable de se débarrasser de ses béquilles. Une personne atteinte d’une maladie malade souffre autant qu’une personne qui s’est fracturé la jambe, sauf qu’elle n’a pas de plâtre nous disant qu’elle est blessée.

La maladie mentale n’a rien à voir avec la « discipline personnelle ». Bon nombre de maladies mentales sont traitables, une combinaison de thérapie, de médicament et de soutien peut s’avérer très efficace.

2e mythe:

La dépendance aux drogues et à l’alcool est causée par un manque de volonté.

Réalité: C’est faux. Une fois de plus, des recherches ont démontré que la dépendance aux drogues et à l’alcool est causée par divers facteurs. Des facteurs génétiques, le milieu social (par exemple la famille ou les amis) et peut-être une maladie mentale existante telle que la dépression (appelée troubles concomitants) peuvent contribuer à la dépendance.

Les personnes dépendantes à des substances éprouveront des changements et la façon dont leur corps ressent du plaisir sera altérée. Lorsqu’une personne dépendante ne consomme pas de drogues ou d’alcool, son processus biologique et chimique n’est pas satisfait, ce qui occasionne un important état de manque. Ces manques ne sont pas seulement émotionnels, mais aussi physiques. Cela nécessite beaucoup de courage, de thérapie et de médicaments pour surmonter toutes les influences qui ont mené à la dépendance; cela prend plus qu’un peu de volonté.

3e mythe:

Les personnes atteintes de maladie mentale sont moins intelligentes et sont plus pauvres que le reste de la population.

Réalité: Entièrement faux. La maladie mentale ne fait pas de différence entre le niveau d’intelligence, le statut socio-économique, la démographie, l’éducation, la religion ou le sexe. Elle peut frapper n’importe qui, n’importe où. Personne n’est à l’abri. Une maladie mentale non traitée peut interrompre le cheminement personnel et les possibilités d’emploi d’une personne; d’où l’importance d’une évaluation et d’une thérapie précoce.

4e mythe:

Un mauvais parentage cause la maladie mentale.

Réalité: Nous tenons à répéter que la maladie mentale est une condition compliquée résultant d’une combinaison de facteurs génétiques et biologiques ainsi que du milieu social. Les experts s’accordent pour dire que bon nombre de maladies mentales peuvent être traitées à l’aide de médicaments, de thérapie et de soutien. Les familles jouent également un rôle primordial en participant au processus de guérison.

5e mythe:

Les personnes souffrant de maladies mentales sont violentes et dangereuses. Si on se fie à ce que les médias nous disent; ce n’est pas étonnant que les gens aient peur lorsqu’ils rencontrent quelqu’un qui semble fou.

Réalité: Cette peur nous vient plutôt des médias que de la réalité. En vérité, c’est que les médias sont très peu incités à raconter l’histoire des personnes non violentes atteintes de maladie mentale. Toutefois, les statistiques démontrent qu’en tant que groupe, les personnes souffrant d’une maladie mentale ne sont pas plus violentes que tout autre groupe de la population. Ce serait plutôt les gens atteints de maladie mentale qui souffriraient plus en tant que victimes de violence que le grand public à cause des effets secondaires occasionnés par la pauvreté, un mode de vie itinérant et des problèmes de consommation de drogues et d’alcool.

6e mythe:

Si une personne est atteinte de schizophrénie, elle a des personnalités multiples. J’ai vu des films qui le prouvent.

Réalité: Il ne faut pas laisser Hollywood influencer notre compréhension de la schizophrénie; cette maladie n’a rien à voir avec les troubles de la personnalité multiple. La schizophrénie est une maladie cérébrale chronique qui affecte la capacité de distinguer le vrai du faux. Ainsi, les personnes atteintes de schizophrénie peuvent avoir des crises psychotiques au cours desquelles elles souffriront d’hallucinations, de délire et de paranoïa. Un traitement adéquat pourrait toutefois soulager ces symptômes et prévenir des rechutes. Une personne qui a des personnalités multiples souffre d’un état rare appelé trouble de la personnalité multiple.

7e mythe:

Les traitements aux électrochocs sont comme de la torture. Ces genres de traitement sont inhumains, démodés et complètement inefficaces. Ils doivent être utilisés pour punir les gens et non pour les aider.

Réalité: Quelques films produits il y a quelques années soutiennent ce point de vue. Cependant, des recherches ont démontré que la thérapie électroconvulsive (TEC) est très efficace pour aider à soigner certains types de dépression qui ne répondent pas à d’autres méthodes. Lors d’une séance de TEC, les patients sont endormis à l’aide d’anesthésique et des myorelaxants leur sont administrés avant le traitement. Une fois réveillés, les patients n’ont aucun souvenir de la thérapie.

8e mythe:

Une fois que vous recevez le diagnostic que vous souffrez d’une maladie mentale, vous êtes fou pour le reste de votre vie.

Réalité: Si vous souffrez de diabète, pouvez-vous avoir une vie normale? Bien sûr que non. Grâce à un traitement adéquat et à un style de vie sain, les personnes atteintes d’une maladie physique comme le diabète peuvent pleinement vivre leurs vies. Les maladies mentales peuvent aussi être traitées. Au moyen d’une évaluation approfondie, d’un traitement et d’un soutien approprié, les personnes atteintes de maladies mentales peuvent vivre une vie heureuse et productive.

9e mythe:

Tout le monde devient déprimé en vieillissant, cela fait partie du processus du vieillissement.

Réalité: Nous voulons être clairs sur ce mythe, c’est faux. La dépression n’est pas une partie inévitable du vieillissement. Ce n’est pas normal qu’une personne âgée perdre intérêt dans les activités qu’elle avait l’habitude d’aimer, d’avoir des troubles du sommeil ou de souffrir d’une perte d’énergie inexplicable. Si une personne âgée que vous connaissez éprouve n’importe lequel de ces symptômes, elle pourrait en fait être déprimée. Il faut consulter un médecin afin de déterminer si la personne souffre d’une dépression ou de quelque chose d’autre.

10e mythe:

Les personnes souffrant de maladies mentales ne peuvent pas garder un emploi. C’est aussi injuste pour les autres employés d’avoir à travailler avec quelqu’un qui est atteint d’une maladie mentale parce qu’ils pourraient avoir peur de vexer la personne. Cela crée un climat de travail tendu pour tout le monde.

Réalité: Le nombre de personnes s’absentant du travail à cause de maladie mentale n’est pas plus élevé que pour les personnes souffrant de maladies chroniques telles que le diabète. En fait, la plupart des gens ignorent qu’un collègue de travail souffre d’une maladie mentale et aucune disposition spéciale ne doit être prise. Une des principales préoccupations pour les employeurs serait de s’assurer que le milieu de travail n’est pas stressant. Des emplois très stressants peuvent servir d’éléments déclencheurs pour les maladies mentales telles que les troubles anxieux, la dépression et d’autres maladies comme les maladies du coeur.

Des employeurs socialement responsables soutiennent leurs employés en réduisant autant que possible les éléments stressants du milieu de travail et en aidant les personnes qui se remettent d’une maladie mentale en les embauchant ou en les réintégrant dans le milieu de travail.

Préjugés et discrimination

Ces mythes et bien d’autres marginalisent les personnes atteintes de maladie mentale du reste de la société. En les perpétuant, nous faisons preuve de discrimination à l’égard de ces personnes parce qu’elles se sentent isolées et humiliées. Si notre société minimise l’impact qu’a ces maladies dans nos communautés, nous devons connaître la réalité et changer notre propre comportement.

Que pouvons-nous faire pour aider?

Mettre fin aux préjugés

Nous devons adopter de nouvelles attitudes avant de pouvoir changer nos comportements. Prenons du recul et soyons plus conscients de nos pensées et opinions fautives qui perpétuent les mythes entourant la maladie mentale, et corrigeons-les. Nous pourrons ainsi faire une différence et éliminer la stigmatisation qui existe aujourd’hui.

Pour accroître notre sensibilisation, nous devons nous poser les questions suivantes. Est-ce que nous agissons ainsi avec les personnes souffrant de maladie mentale?

Est-ce que j’ai des stéréotypes?

Est-ce que je banalise ou rabaisse leurs problèmes de santé?

Est-ce que j’ai une attitude blessante?

Est-ce que je traite avec condescendance les personnes souffrant de maladie mentale parce qu’inconsciemment je pense que je suis « mieux » qu’elles?

En premier lieu, je dois être conscient de mes pensées, et si elles sont fausses ou discriminantes, je dois les corriger. Je dois me renseigner auprès de sources fiables telles que l’Association canadienne pour la santé mentale.

Source: CMHA

By |2020-11-13T04:01:28+00:00April 29th, 2016|0 Comments

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